Programme

Recherche, innovation

Les propositions d'Objectif France


Le progrès technologique depuis 200 ans est un tel succès qu’il suscite des inconvénients nouveaux et croissants à partir de 1960. Pour poursuivre le développement heureux de l’Humanité et dépasser ces contraintes, il est nécessaire de renforcer massivement nos capacités de recherche et développement. Enormément de pays semblent l’avoir compris et agissent en ce sens, la France pas encore…

Nos fabuleux progrès génèrent des inconvénients nouveaux. Science et technologie appliquées à la vie de tous les jours ont profondément changé le quotidien de l’Humanité depuis environ 1850, avec un succès fracassant concernant l’espérance de vie, la mortalité par maladies, l’élimination des épidémies et des famines. Le confort de nos vies d’aujourd’hui, de la salle de bains au smartphone en passant par l’automobile ou l’électroménager était inimaginable il y a seulement cent ans…

Cet extraordinaire succès a entraîné un certain nombre de conséquences négatives. Tout d’abord la pollution : celle par le CO2 avec ses incidences sur le climat est sans doute la plus « visible » aujourd’hui. Les déchets de toutes sortes y contribuent aussi. Les risques d’épuisement de certaines matières premières, en particulier des hydrocarbones fossiles qui assurent l’essentiel de la production d’énergie, complètent le tableau.

Loin du catastrophisme de certains écologistes, véritables Savonarole du XXIe siècle, la progression future du bien-être de l’Humanité exige une augmentation de la production de biens et services, mais en ajoutant des contraintes supplémentaires dans le cahier des charges de l’industrie de demain, contraintes négligées entre 1850 et au moins 1960.

Nous devons changer le « cahier des charges » de notre industrie pour traiter ces inconvénients. Faire mentir les prédictions apocalyptiques du « rapport Meadows » (« Les limites à la croissance ») des années 1960 passe en effet par trois conditions que l’industrie devra assurer. La première est de garantir une production « zéro déchet », que ce soit lors de la collecte des matières premières, de la fabrication des biens ou de leur utilisation et de leur recyclage à 100 % (hors « entropie de la matière » ou « perte au feu »). La seconde consistera à produire massivement et à bas coût de l’énergie utilisable, à partir de deux sources essentielles, l’énergie solaire ou ses dérivés (éolien, hydraulique, …) et l’énergie nucléaire (fission d’abord, puis fusion). La troisième, enfin, nécessitera de remplacer certaines matières premières en quantité insuffisante par d’autres, quitte à créer de nouveaux matériaux, par exemple ceux issus des différentes formes de graphène.

Tous ces points s’appliquent à l’industrie et aux activités agricoles, en continuant et accentuant le mouvement entamé il y a bientôt deux cents ans : faire plus et mieux avec moins d’énergie, de déchets, de matières premières, et de travail humain. Et en n’oubliant pas que sur notre immense vaisseau spatial « Terre », la partie – très – fragile est la biosphère (moins de 2 000 milliards de tonnes tout compris). Elle doit bon an mal an fournir un peu moins de 7 milliards de tonnes de nourriture à environ 500 millions de tonnes d’humains. L’agriculture occupe à cette mission environ 37 % des terres émergées. Les extractions de minéraux, de l’ordre de la centaine de milliards de tonnes tout compris, sont infiniment moins importantes face à la gigantesque masse de la Terre ou même de sa seule « croûte ». En parallèle avec ces points, on veillera à développer tous les nouveaux horizons technologiques du XXIe siècle. Ce sont eux qui produiront les nouveaux – et énormes - progrès perceptibles dans notre vie de tous les jours. Par exemple l’ingénierie du vivant, dont l’avenir s’annonce scintillant avec l’inimaginable potentiel d’outils comme CRISPR/Cas9 et ses successeurs.

Il est enfin très clair que l'intelligence artificielle, à laquelle Objectif France dédiera une partie entière de son projet, irriguera tout cela. L’intelligence artificielle n’est en effet pas une façon d’agir sur le monde en soi, mais un ensemble gigantesque de données qui feront fonctionner les autres machines avec une efficacité jusqu’alors inégalée. On peut même prévoir l’émergence d’outils de production de biens et de services totalement autonomes et automatisés, ne nécessitant plus aucune intervention humaine, avec les bouleversements économiques et sociaux y afférents. Un outil de production automatique et autonome est en effet la condition technique de la création d’un vrai « revenu universel ».

Quoi qu’il en soit, le traitement de ces sujets passe par des éléments très concrets. Il s’agit des méthodes de conception des produits, de la technique des matériaux, des procédés de production de toute nature, industriels, agricoles ou biologiques, de la production d’énergie utilisable dont le besoin ne peut que grandir fortement. Ce sont en effet ces moyens qui consomment de l’énergie, des matières premières, et polluent.

Augmentons massivement en France nos efforts de financement collectif en recherche et développement ! Engageons-nous pour que la France soit un acteur majeur de ces bouleversements à venir : nous en avons potentiellement les talents et les moyens financiers. Mais nous devons retenir les uns et de déployer intelligemment les autres dans des proportions inconnues jusqu’ici. Les dépenses de « recherche et développement » publiques et privées stagnent depuis des décennies au-dessous de 2,25 % du PIB… La prospérité de notre pays se situe plutôt aux environs de 4 à 4,5 %, dans les eaux des meilleurs (Israël et Corée). Cela nécessitera de créer des produits financiers nouveaux permettant à un particulier ou une entreprise de participer directement à la Recherche scientifique.

Ainsi seulement, nous retrouverons vraiment « la croissance », en innovant, et donc en redevenant capables de vendre des produits à forte valeur ajoutée et du savoir-faire à d’autres pays (Chine, Inde, pays subsahariens ou autres).

Objectif France présentera bientôt ses propositions concrètes pour faire de la recherche et de l'innovation l'une des clés de la réindustrialisation et du redressement de notre pays.