Débat sur l'avenir du travail : « Le travail est mort. Vive l'activité ! »

Nous voudrions tester auprès de vous une idée, qui pourrait avoir vocation à intégrer le projet Objectif France. Il s'agit de redéfinir un nouveau rapport au travail, dans un contexte de chômage de masse historique et de destruction créatrice.
Nous partons d'un triple constat :
- La France compte 6,5 millions de personnes inscrites à Pôle Emploi, ce qui représente 30% des salariés du privé.
- La révolution technologique et la robotisation font que des millions d'emplois seront supprimés ces 10 prochaines années (d'autres seront créés, mais ils ne compenseront pas les emplois détruits).
- Le financement de l'assurance chômage coute très cher aux finances publiques.
La solution la plus évidente, à laquelle nous souscrivons, consiste à revoir en profondeur notre fiscalité dissuasive et notre code du travail obèse et incompréhensible. Ce qui implique donc d'assumer un libéralisme économique.
Cependant, cette position de bon sens ne sera pas suffisante dans un contexte de mutation profonde de nos écosystèmes. Il faut nous rendre à l'évidence : le travail au sens où nous l'avons toujours connu (le bon vieux CDI) se fera de plus en plus rare. Google et Apple emploient 100 fois moins de personnes que General Motors et Ford. Autrement dit, dans le système tel que nous le connaissons, le chômage devrait continuer de croitre, et le coût social du chômage pourrait exploser...
C'est pourquoi il faut repenser notre modèle productif, ainsi que notre modèle social.
Aujourd'hui, celui qui ne travaille pas bénéficie d'une allocation chômage. Aucune contrepartie ne lui est demandée (si ce n'est de pouvoir justifier de la recherche d'un emploi). Aussi, se développe souvent chez les personnes concernées un sentiment de solitude, qui conduit à la désocialisation et à la précarisation, et parfois à l'oisiveté. C'est ce qu'il nous faut combattre !
Nous proposons ainsi de supprimer l'allocation chômage et de la remplacer par une allocation d'activité. Pour pouvoir y prétendre, le bénéficiaire doit exercer une activité autre que professionnelle, au moins sur la moitié de son temps, et par dessus tout apporter quelque chose à la société. La notion d'activité est à prendre dans sa dimension la plus large : il peut s'agir d'aide à la personne, de la conduite d'un projet de création d'entreprise, d'un soutien à une association d'utilité publique, de la participation à la rénovation d'un monument historique, ou encore d'un projet artistique... Tout projet utile à la société pourra entrer dans ce dispositif, lequel sera coordonné par Pôle Activité, nouveau nom de Pôle Emploi.
Les avantages ? Ne jamais rompre le lien avec la société ; être au service d'un projet, quel qu'en soit la forme ; découvrir de nouveaux horizons et faire naître des vocations ; et toujours être en activité, à défaut d'avoir un travail. Un modèle en phase avec ce 21ème siècle en ébullition, qui ne doit laisser personne sur le bord de la route...
Qu'en pensez-vous ?