Tribune

« Défendons l'identité de la France. Sans démagogie, et avec grandeur. »



L'identité nationale est un thème politique majeur. Mais comment l'aborder ? Je pourrais opter, à l'instar de bon nombre de nos dirigeants politiques, pour une approche populiste et simpliste, en me focalisant sur des questions telles que le «burkini» ou la viande halal. Une autre manière est d'aborder cet enjeu avec ambition et audace, en apportant des solutions concrètes et positives pour le pays. C'est, vous le savez, le sens de mon engagement en politique.

Quels sont donc les vrais enjeux de l'identité nationale ?

Défendre l'identité de la France, c'est défendre notre terroir et nos paysans. Comment peut-on accepter de voir nos éleveurs laitiers écrasés par un géant de l'agroalimentaire tel que Lactalis, qui leur impose de vendre à perte ?

Défendre l'identité de la France, c'est assumer nos symboles républicains et les enseigner dans nos écoles. Notre hymne national et notre drapeau ont longtemps été abandonnés par notre classe politique. Pire, ils ont même été parfois ridiculisés (souvenez-vous de Christiane Taubira comparant la Marseillaise à « un karaoké d'estrade »). Le temps est venu de revaloriser l'idéal républicain.

Défendre l'identité de la France, c'est revenir sur la réforme territoriale, qui a abouti à la création de 13 grandes régions, futures baronnies qui ne correspondent en rien à la réalité historique, économique et démographique du pays. Supprimons donc ces régions artificielles, et créons un maillage formé d'une quarantaine de départements.

Défendre l'identité de la France, c'est sauvegarder notre industrie, défendre le capitalisme entrepreneurial, et valoriser nos créateurs, pour faire de la France le phare de la grande révolution technologique qui s'amorce. Notre pays a toujours été au rendez-vous des grandes révolutions industrielles. Ne passons pas à côté de l'histoire.

Défendre l'identité de la France, c'est être fier de notre langue. Le français sera parlé par près d'un milliard d'êtres humains d'ici 2050, grâce au développement démographique fulgurant de l'Afrique. Imaginez l'influence culturelle, économique et diplomatique que la francophonie pourrait nous apporter !

Défendre l'identité nationale, c'est redonner des moyens à nos armées, qui ont été sacrifiées ces dernières décennies par des gouvernants irresponsables et court-termistes. C'est aussi élargir leurs missions, en leur donnant la possibilité d'investir massivement dans des start-up innovantes, à vocation militaire et civile, en France et partout dans le monde.

Défendre l'identité nationale, c'est projeter la France dans un nouveau projet européen, plus compact, en affinité avec notre histoire et notre culture. Rapprochons-nous de l'Italie, de l'Espagne, et du Portugal, et menons à 4 une expérience fédérale : « l'union latine ».

Défendre l'identité nationale, c'est nous redonner les moyens de notre indépendance géostratégique en créant les conditions d'une sortie progressive de l'Otan.

Selon l'angle par lequel le sujet de l'identité nationale est appréhendé, il peut soit susciter des crispations, soit générer de l'enthousiasme. Cette seconde option, qui est la mienne, peut permettre de rassembler tous les citoyens français, de tous horizons, de toutes religions, de toutes générations autour d'un projet ambitieux et positif.

Les dirigeants politiques de ces quatre dernières décennies sont responsables de l'affaiblissement de l'identité de la France et de la déconstruction du pays. C'est pourquoi ils choisiront le populisme et la polémique. Nous, la société civile qui ose s'engager en politique, nous choisirons la grandeur et l'ambition.

Rafik Smati