Marin, héros bafoué par une Justice qui vacille

Le 11 novembre 2016, un couple s’embrassant dans la rue se trouve alors pris à partie par un groupe de jeunes qui ne tolèrent pas cette expression d’amour en public. Motivés par on ne sait quel principe de pudeur émanant de lois qui ne sont certainement pas celles de notre République, il aura fallu l’intervention de Marin, étudiant lyonnais en promenade avec sa petite amie, pour stopper la violence verbale qui s’abattait sur le couple. L’altercation s’envenimant, de violents coups de béquilles seront assénés sur le crâne de Marin. Les conséquences seront terribles, l’issue aurait pu être funeste. Marin paie toujours le tribut de son héroïsme citoyen. Il n’a toujours pas recouvré l’usage entier de ses membres ni celui de la parole.
Lors du procès, l’avocat général a pu enjoindre la Cour d’assises des mineurs de ne pas retenir l’excuse de minorité. Il avait alors requis une peine ferme de 14 ans de prison. L’accusé bénéficiera de tous les aménagements de notre droit et ne se verra condamné qu’à 7 ans et demi d’incarcération. C’est ici moitié moins que la réquisition du ministère public.
Avril 2020, l’auteur, reconnu coupable par la Justice de ces faits qui relèvent d’une sauvagerie primaire, pourrait bénéficier d’une autre mécanique judiciaire : la libération conditionnelle. Ainsi, après la prise en compte des différentes réductions de peine, le condamné n’exécuterait que la moitié de la sentence prononcée par les magistrats du siège. La décision est en suspens, la Parquet ayant fait appel. Il n’est cependant plus tolérable de voir des décisions judiciaires dénaturées à ce point : c’est finalement au bout de 3 ans et demi que sortirait le coupable. Il est impérieux de réduire cette faculté offerte aux professionnels de la Justice. Un seuil minimum d’exécution des peines prononcées doit être défini, un absolu qui ne doit pas pouvoir être tronqué.
Les victimes ne sont plus victimes. Les coupables, eux, le deviennent. Dans une société où la responsabilité individuelle est constamment remise en question par des principes sociologiques et idéologiques d’un autre temps, le glaive de la Justice tremble, la main n’est plus ferme. Fatalement et continuellement, les valeurs portées par notre Droit s’étiolent aux bénéfices d’un ensauvagement dont nous ne pourrons que payer le prix. Ne soyons plus les spectateurs d’une Justice préemptée par quelques-uns car c’est en notre nom qu’elle est rendue !
Comité Executif D'Objectif France