Écologie et constitution : le « en même temps » mortifère d’Emmanuel Macron

Paris, le 15 Décembre 2020,
Face à 125 citoyens de la convention citoyenne pour le climat, Emmanuel Macron a annoncé son intention de consulter les Français par voie de référendum sur l’inscription de la lutte contre le réchauffement climatique dans la constitution. J’accuse Emmanuel Macron d’instrumentaliser l’écologie, mais aussi la démocratie, idées qui me sont chères, à des fins politiciennes.
Comment peut-on en effet d'un côté faire de la lutte contre le réchauffement climatique une priorité cardinale, au point de l’inscrire dans la constitution, et d’autre part fermer la centrale de Fessenheim, qui produisait une énergie bas-carbone ? Cette contradiction nuit profondément à la crédibilité de l’engagement environnemental de l’exécutif actuel !
J’accuse aussi Emmanuel Macron de jouer aux apprentis sorciers avec nos institutions. Je tiens à alerter sur les modifications de notre Constitution regis par de bonnes intentions, qui au final nuisent durablement à notre pays, et à la prise d’initiative. Nous en avons déjà fait les frais avec le principe de précaution. Ne reproduisons pas cette erreur !
Enfin, je regrette qu’une telle manœuvre fragilise et décrédibilise des outils démocratiques de participation citoyenne modernes (tirage au sort, RIC…), que j’appelle pourtant de mes vœux pour revitaliser notre démocratie. En les utilisant à des fins tactiques, et en les mettant en œuvre de manière hasardeuse, le Président hypothèque le renouveau démocratique de notre pays.
Oui à l’écologie, scientifique, positive et pragmatique ! Oui a plus de démocratie directe ! Mais non à leur dévoiement à des fins politiciennes !
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Rafik Smati
Président d'Objectif France