Communiqué

Gilets Jaunes : le cri de la France qui travaille et aspire à la Liberté



La France s’enfonce dans une crise politique et sociale grave, qui puise ses racines dans des décennies de renoncements et d’abandons. Dans ce communiqué, Stanislas de la Foye (Membre du Bureau National d’Objectif France et président du comité des Yvelines) rappelle la position fondamentale d’Objectif France, ainsi que nos propositions pour que la France puisse sortir de ce conflit par le haut.


Voilà plusieurs semaines que la France des oubliés crie son désespoir et sa colère. Ce cri est profond et n'est pas éphémère. Fin octobre, Rafik Smati publiait déjà une tribune invitant le président de la République à entendre ce cri : « A l'aube d'une étincelle ».

A l'évidence, Emmanuel Macron n'entend pas ou ne comprend pas cet appel, pourtant d'ordre vital. Pire, la manœuvre de radicalisation de cet élan citoyen, par exemple qualifié par le ministre Gérald Darmanin de « peste brune », jette de l'huile sur le feu. Sans surprise, des forces obscures s'agrègent aux manifestations et poussent chaque jour un peu plus la France vers le chaos.

Plusieurs partis politiques cherchent également à récupérer cette dynamique pourtant apolitique. Ils tentent d'incarner le peuple mieux que les autres et à promouvoir quelques propositions. Aucun n'apporte de réponses à la hauteur des enjeux. Ils proposent au mieux un pansement sur une jambe de bois, au pire le grand soir.

L'instrumentalisation actuelle du mouvement nous prive d'un vrai débat sur la fiscalité et les dépenses publiques. Pourtant, quand on écoute les témoignages sincères et émouvants de nombreux Gilets Jaunes, on perçoit en toile de fonds trois messages clairs et forts. Ils forment un avertissement mais aussi un signe d'espoir pour qui souhaite le redressement de la Nation. Ces messages démontrent que les Français sont prêts à payer des impôts, à certaines conditions, qui exigent des réformes majeures et des changements de pratique politique.

Les Français sont prêts à payer des impôts, pourvu que les limites soient acceptables

Les Français expriment une profonde exaspération face au racket fiscal. Mais ils acceptent le principe de contribution individuelle au contrat social et ne remettent pas en cause le consentement à l'impôt. Les Français veulent travailler. Les Français veulent entreprendre ! Ils acceptent de financer ce que nous avons décidé de mutualiser au sein de notre communauté nationale, mais « en même temps » ils veulent vivre décemment du fruit de leur travail. Quoi de plus légitime ?

Les Français sont prêts à payer des impôts, pourvu qu'ils en comprennent le bon usage

Chaque impôt, aussi modeste soit-il, est un effort pour le contribuable. Les Français expriment aussi dans leur colère une exigence pour comprendre où va l'argent, pour comprendre si l'allocation budgétaire sert le bien commun ou bien la bureaucratie. Quoi de plus légitime ? Cette volonté de mieux comprendre le budget de l'Etat et son utilisation est fondamentalement positive. C'est un élan démocratique, une volonté de se ré-emparer de la chose publique abandonnée depuis trop longtemps aux technocrates et dont l'élection de 2017 est sans doute le parfait exemple ! Le gouvernement ment quand il dit qu'il faut forcément dépenser plus pour avoir plus de service public. Pour alléger le poids de l'impôt, il faut réduire les dépenses, mais réduire les dépenses ne veut pas forcément dire moins de services publics utiles !

Les Français sont prêts à payer l'impôt, pourvu que les dirigeants soient exemplaires

Finalement, c'est peut-être avant tout de l'exemplarité de la part des dirigeants que les Français exigent. Les Français qui se serrent la ceinture ne supportent pas de voir des dirigeants qui ne montrent pas l'exemple. Quoi de plus légitime ?

La presse relayait début novembre des hausses de salaires choquantes au sein des cabinets ministériels comme +7% au Ministère du Travail ou +27% au porte-parolat du gouvernement. Quelques mois plus tôt, nous apprenions que la majorité parlementaire abandonnait l'idée de rendre inéligible des candidats dont le casier judiciaire ne serait pas vierge, pourtant promesse du candidat pour la moralisation de la vie politique.

Le pouvoir implique une haute exigence d'éthique que le président et gouvernement actuels n'incarnent pas malgré les promesses de campagne. Cette exigence est parfaitement décrite par le général d'armée Pierre de Villiers dans son dernier livre : « Le chef doit se maîtriser pour maîtriser son pouvoir. »

Face à l'impasse Macron, un projet de redressement national s'impose

Les messages des Gilets Jaunes expriment donc finalement une attente immense de réformes et de changements de pratiques ! Ils contredisent en cela les propos d'Emmanuel Macron tenus à Bucarest en août 2017 : « La France n'est pas un pays réformable. Beaucoup ont essayé et n'y ont pas réussi, car les Français détestent les réformes. Dès qu'on peut éviter les réformes, on le fait ».

En réalité, le candidat Macron n'avait pas prévu de mettre en place un projet de redressement national. Il n'a jamais parlé de la dette française pendant sa campagne. Ce mot visiblement tabou apparait dans seulement 5 de ses tweets sur près de 8000 ! Pour le redressement des comptes publics, il avait misé sur les vents favorables, c'est-à-dire les recettes supplémentaires provenant de la croissance. Ces fruits ont été bien vite consommés et l'équation budgétaire devient intenable. Il reste une seule voie pour répondre au cri des Français : réduire fortement les dépenses publiques et baisser la pression fiscale. Les idées ne manquent pas. Certains pays les ont mises en œuvre depuis des années. Les Gilets Jaunes nous disent que les Français attendent ces réformes pour moins d'Etat et plus de Liberté. Emmanuel Macron aura-t-il le courage de mener cette politique exigeante et alléger ainsi le fardeau fiscal insupportable qui pèse sur les épaules des Français ?

Stanislas de la Foye
Membre du Bureau National d'Objectif France
Président du comité Objectif France 78

A VOIR SUR CE THÈME :

Objectif France dénonce depuis longtemps cette overdose fiscale qui pénalise les Français comme nos entreprises et formule des propositions fortes :

- Vidéo : « Gilets jaunes : Préparons dès maintenant la France d'après »

- Réformer l'Etat pour réduire les dépenses publiques, tout en augmentant les investissements dans les postes régaliens et les postes d'avenir.

- Réduire la pression fiscale sur notre économie afin de rendre nos entreprises plus compétitives et restituer une partie du pouvoir d'achat confisqué aux contribuables.

- Réformer notre constitution pour une démocratie exemplaire